grande vieille
Nom scientifique | Labrus bergylta |
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Descripteur | Ascanius |
Année description | 1767 |
Statut IUCN (Monde) | LC |
Famille | Labridae |
Genre | Labrus |
Introduction
Labrus bergylta, plus communément appelé « grande vieille » ou « Ballan Napoléon », est un poisson d'eau de mer rencontré de la Norvège au Maroc. Il est également répertorié dans les îles à l'est de l'océan Atlantique, en particulier Madères, les Canaries et les Açores.
Des rapports non confirmés indiquent une présence en mer Méditerranée. Il est probable qu'il ait été confondu avec un proche congénère, Labrus merula. Ces erreurs d'identification pourraient venir de la grande diversité de couleur connue pour cette espèce. Une étude publiée en 2016 suggère la possibilité que deux espèces distinctes soient décrites sous le même nom.
L'espèce est parfois prisée des pêcheurs, en particulier dans le nord de l'Écosse et autour de Galway. Elle est également étudiée en Norvège pour ses aptitudes à nettoyer les saumons des poux du poisson.
Avec des individus adultes dépassant les 60 centimètres, Labrus bergylta est la plus grande espèce de labre de la côte est Atlantique.
Qui est-elle ?
Le genre Labrus
En 2021, le genre Labrus comprend quatre espèces selon FishBase. Ces poissons sont communément appelés « vieille » mais cette appellation ambiguë désigne aussi des espèces des genres Symphodus, Bodianus, Cheilinus, Stethojulis, Pseudodax ou encore Polylepion.
Le terme pourrait faire référence à l'aspect du poisson une fois mort. Ce terme ne fait cependant pas honneur à ces labres particulièrement colorés. Toutes les espèces sont exclusivement marines et originaires de l'est de l'océan Atlantique. Plusieurs taxons sont rencontrés en mer Méditerranée.
Les Labrus sont des spécialistes de la chasse aux crustacés et aux mollusques. Ils sont dissociables des plus proches labres par leur ligne latérale décrivant une courbe régulière. Leurs lèvres sont charnues et la nageoire dorsale est longue et unique.
Ces petits cousins des mérous fréquentent les zones rocheuses non loin du littoral. Ils sont hermaphrodites, naissent femelles puis se transforment en mâle durant la croissance. Le mâle est solitaire et territorial. Il ne tolère pas la présence de concurrents dans sa zone de vie. En période de reproduction, chaque mâle réalise un nid d'algues puis protège les œufs jusqu'à l'éclosion.
Comme chez la plupart des labridés, les différences de couleur entre mâles et femelles sont généralement marquées. La coloration et les motifs évoluent tout au long de la croissance, avec des transformations parfois totales, comme chez L. mixtus. Chaque espèce possède différentes teintes en fonction de la région, aspect d'autant plus marqué pour les poissons présents en Atlantique et en mer Méditerranée.
Au moins une espèce est considérée comme menacée par l'IUCN. D'autres populations semblent avoir été durement impactées dans plusieurs régions et les observations se sont raréfiées avec le temps. Il semble que les études autour de l'état de santé des populations soient rares à cause du manque d'intérêt économique pour ces espèces. Outre la pêche, ces poissons sont menacés par la détérioration des herbiers de posidonie.
Ces poissons sont particulièrement ciblés par la pêche récréative et attrapés comme « prise accessoire » par les pêcheurs professionnels. Ils souffrent d'une gestion inexistante de la pêche et de l'absence totale de mesures de conservation. Comme les mérous, les grands spécimens sont sédentaires et faciles à capturer. Nous conseillons donc de relâcher ces poissons en cas de prises accidentelles, d'autant plus qu'ils contiennent de nombreuses arêtes, ce qui les rend difficiles à consommer.
Morphologie
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Type
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Taille moyenne50 cm
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Taille maximale65 cm
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Longévité29 ans
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Motifponctuations
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Type
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Taille moyenne50 cm
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Taille maximale65 cm
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Longévité29 ans
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Motifponctuations
Comment reconnaître la grande vieille ?
Le corps est relativement trapu et le museau pointu. La bouche est relativement grande. Les deux mâchoires comprennent chacune une rangée de dents caniniformes. La nageoire dorsale possède entre 18 et 21 épines, l'anale en a 3. Une discrète tâche sombre est présente au niveau de l'œil.
Les couleurs et motifs sont très variables et ne sont pas liés au sexe de l'individu, contrairement à de nombreux autres espèces de la famille. Il existe deux morphotypes distincts. Chez le premier, les flancs sont de couleur unie, généralement verdâtre, rougeâtre, violet pâle ou brunâtre. Le dos est plus foncé, l'abdomen est blanc. Le second morphotype est de couleur rougeâtre à orangée, recouvert de tâches blanches à bleuâtres. Il est possible que ces morphotypes soient en réalité deux espèces distinctes.
Cette espèce peut être différenciée d'autres Labrus par l'absence de points noirs, et de bandes sur la queue.
Différences entre mâles et femelles
Comme cette espèce est hermaphrodite protogyne, les mâles sont systématiquement plus grands que les femelles. Avec une taille maximale de plus de 60 centimètres, ce sont les plus grands du genre Labrus.
Mode de vie & Comportement
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régimecarnivore
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Sociabilité mâlessolitaire
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Sociabilité femellesvivant en petit groupes
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territorialitéOui
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Rythme biologiqueDiurne
En dehors de la période de reproduction, les mâles vivent en solitaire dans les fonds rocheux. Les femelles et les juvéniles sont plus sociables et peuvent être observés en petits groupes. Ils vivent à plus faible profondeur, à proximité des rochers parmi les herbiers.
Ces poissons principalement carnivores utilisent leurs canines pour extraire les crustacés et les mollusques des failles rocheuses. Ils brisent ensuite les coquilles à l'aide de leurs puissantes mâchoires. Ils font partie des prédateurs des crabes à carapace dure, des bivalves et des petits homards. Ils complètent ce régime avec différents types d'algues et des poissons de petite taille.
Reproduction
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Mode de reproductionovipare qui pond sur substrat découvert
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PolygamieOui
La reproduction a lieu au printemps. Quand la saison approche, les mâles réalisent des nids d'algues dans des crevasses. Ils attirent ensuite plusieurs femelles. Ces groupes peuvent contenir jusqu'à huit reproductrices.
Une fois les pontes réalisées, le mâle protège les œufs jusqu'à l'éclosion. Les larves sont ensuite emportées par les courants et poursuivent leur croissance en zone pélagique.
En fonction des régions et du besoin de reproducteur, le changement de sexe a lieu entre quatre et quatorze ans. Chez les femelles, la maturité sexuelle est atteinte autour de deux ans.
Espèce inoffensive
Cette espèce ne présente pas de danger particulier pour l'Homme en cas de rencontre dans son milieu naturel.
D'où vient-elle ?
État de conservation des populations (IUCN)
Présence géographique & État des populations
Cette espèce est répertoriée du nord de l'Écosse et de la Norvège jusqu'aux Canaries. Des témoignages douteux font état de populations en mer Adriatique et mer de Marmara.
L'état des stocks est peu étudié, ce poisson pourrait être menacé localement. La pêche est réglementée dans plusieurs pays. Au Royaume-Uni, la pêche est autorisée à partir de juin, en Norvège dès mai. En France, il n'existe aucune mesure de conservation spécifique à cette espèce.
Quel est son habitat ?
Caractéristiques du milieu naturel
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Profondeur2 - 30 m
Présentation du biotope
Cette espèce fréquente les fonds rocheux peu profonds. Elle est généralement répertoriée jusqu'à 30 mètres. Le milieu est caractérisé par des anfractuosités et des failles, nécessaires à la reproduction, et par une végétation dense.
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Sources & Réalisation
Participation & Validation
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Benoit Chartrer
Références bibliographiques
Demographic Variation between Colour Patterns in a Temperate Protogynous Hermaphrodite, the Ballan Wrasse Labrus bergylta - David Villegas-Rıos - Alexandre Alonso-Fernandez - Marina Fabeiro - Rafael Banon - Fran Saborido-Rey - PLOS One - 0.
s the ballan wrasse (Labrus bergylta) two species? Genetic analysis reveals within-species divergence associated with plain and spotted morphotype frequencies - María QUINTELA - Elin Annie DANIELSEN - Lua LOPEZ - Rodolfo BARREIRO - Terje SVÅSAND - Halvor KNUTSEN - Anne Berit SKIFTESVIK - Kevin A. GLOVER - Integrative Zoology - 2016.
Phylogeographic structure of a protogynous hermaphrodite species, the ballan wrasse Labrus bergylta, in Ireland, Scotland, and Norway, using mitochondrial DNA sequence data - J. D’Arcy - L. Mirimin - R. FitzGerald - ICES Journal of Marine Science - 2013.
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