Cichla orinocensis

Nom scientifique Cichla orinocensis
Descripteur Humboldt
Année description 1821
Statut IUCN (Monde) NE
Famille Cichlidae
Genre Cichla
Cichla orinocensis Cichla orinocensis

Introduction

Le Cichla orinocensis est une espèce prédatrice tropicale originaire d'Amérique du sud.

Qui est-il ?

Le genre Cichla

Les espèces du genre Cichla sont largement distribuées en Amérique du sud. On les rencontre dans les bassins de l'Amazone, du Tocantins et de l'Orénoque, ainsi que dans les petites rivières qui drainent les Guyanes.

Plusieurs espèces ont été largement diffusées dans de nouvelles zones où elles pourraient provoquer des dégâts sur les écosystèmes. Ainsi on rencontre aujourd'hui des Cichla dans les bassins des fleuves Paranà et Paraguay.

En 2019, 15 espèces sont décrites. Elles sont facilement identifiables aux caractères externes, en particulier la couleur du motif. Chez six espèces, les juvéniles possèdent trois taches noires sur le côté et une bande sombre reliant la tache postérieure à la base de la nageoire caudale. Les juvéniles des neuf espèces restantes, en plus des trois taches, possèdent une couleur foncée.

Ces poissons sont régulièrement capturés par les pêcheurs sportifs et récréatifs. Ils sont parfois consommés. Au Brésil, ils sont appelés "Tucunaré". Dans les pays hispanophones, on l'appelle aussi "Pavon" (Paon).

Comme la plupart des poissons, les juvéniles vivent en banc. Puis des groupes de jeunes individus s'émancipent et rejoignent les rives pour chasser. Une fois adulte, ils sont souvent solitaires. Chez toutes les espèces du genre, la reproduction a lieu en couple. Les adultes protègent rigoureusement la ponte et les alevins contre tout intrus approchant leur territoire.

Morphologie

  • Type
  • Taille moyenne
    40 cm
  • Taille maximale
    65 cm
  • Longévité
    12 ans
  • Type
  • Taille moyenne
    40 cm
  • Taille maximale
    65 cm
  • Longévité
    12 ans

Comment reconnaître Cichla orinocensis ?

Le Tucunaré orinocensis, au vu de sa large distribution, peut présenter plusieurs patrons de coloration. La couleur de base du corps va du vert au bleu (selon l'environnement), la gorge et les nageoires pelviennes sont d'un rouge intense, tandis que trois barres (ou taches) flanquent le corps de l'animal.

Sur les individus juvéniles, les trois barres sont bien présentes, avec une bordure légèrement dorée. Sur les subadultes et adultes, les barres sont remplacées par trois taches circulaires.

L'espèce présente également une ocelle sur la partie médiane de la caudale. On trouve assez régulièrement des petites taches noires entre la troisième tache et la caudale. Plus rarement, une double ocelle est présente sur la caudale.

Différences entre mâles et femelles

Caractéristique du genre, avec pour le mâle une gibbosité frontale plus ou moins marquée, qui peut aller jusqu'à une proéminence rouge formant presque un début de corne vers l'avant.

Mode de vie & Comportement

  • régime
    carnivore
  • Sociabilité
    vivant en colonies
  • territorialité
    Oui
  • Rythme biologique
    Diurne

Le Cichla orinocensis est un poisson qui passe par plusieurs stades comportementaux. Juvénile, il ne quitte pas la paire de géniteurs adultes et se réfugie dans le lit principal du fleuve au moindre signe de danger.

Subadultes, les jeunes quittent la protection parentale et rejoignent les rives, où ils chassent en groupe , profitant des touffes de rares plantes présentes en entrée de lagune pour se cacher, et en rabattant leurs petites proies (principalement des Characidae type Brycon spp) contre la berge et n'hésitant pas à se projeter hors de l'eau pour les engamer.

Cela donne l'occasion de repérer les bancs de juvéniles, ces chasses étant extrêmement bruyantes et répétées en surface. On peut parler de frénésie alimentaire sur plusieurs minutes.

Adultes, les individus deviennent solitaires et rejoignent la pleine eau d'une lagune, en dehors du cours principal du fleuve. Ils chassent alors seuls, des proies plus grandes, telles que les Semaprochilodus en fond de lagune ou les Crenicichla qu'ils vont traquer dans les amas de racines en bordure de lagune.

La chasse se repère par une ondée provoquée par le banc de proies qui fuit en éventail, et le moment de l'attaque par une vague en forme de V, qui se précipite à l'assaut des proies. Elle finit souvent par une grosse attaque de surface où la proie se fait directement engamer, profondément.

Le Cichla orinocensis est un poisson qui peut devenir agressif à certaines occasions. Il n'apprécie guère la présence d'autres espèces "caractérielles" sur son territoire. Il est également virulent à l'encontre de ses congénères.

Dans la nature, les parades d'intimidation ne sont pas rares, mais le dominé s'enfuit et laisse place nette au dominant. Il est généralement paisible avec les poissons non territoriaux ne pouvant constituer des proies potentielles. Il devient plus combatif en période de reproduction

Reproduction

  • Mode de reproduction
    ovipare qui pond sur substrat caché

Le Cichla orinocensis est un poisson ovipare qui pond sur substrat couvert. Le nid est en effet souvent creusé dans le sable, les œufs pondus sur un substrat dur, mais abrité par un arbre immergé, ou au minimum, par de la végétation surplombant le nid. 

Espèce inoffensive

Cette espèce ne présente pas de danger particulier pour l'Homme en cas de rencontre dans son milieu naturel.

D'où vient-il ?

État de conservation des populations (IUCN)

Monde : NE

Quel est son habitat ?

Caractéristiques du milieu naturel

  • Température
    25 - 32 °C
  • pH (acidité)
    5.5 - 6.5
  • gh (dureté)
    5 - 15

Présentation du biotope

le Cichla orinocensis, comme son nom d'espèce l'indique, est largement distribué dans le bassin versant de l'Orénoque, avec une présence marquée depuis le Rio Negro à proximité de Manaus, jusqu'en Colombie, dans le cours inférieur de l'Orénoque, ainsi que dans ses affluents principaux : Rio Inirida, Atabapo, Guaviare, Meta, Guarrojo. Il remonte assez haut à l'intérieur des terres, en suivant même les affluents de petites dimensions, comme par exemple le Rio Mataven, où il est présent à plus de 200 km de l'embouchure dans l'Orénoque.

Le Cichla orinocensis s'adapte facilement à son milieu, des eaux très chaudes et puissantes de l'Orénoque, il peut aussi passer dans des eaux de lagune complètement isolées. la constante est une eau douce, noire, acide, et pauvre en végétation, mais riche en obstacles, où il trouve ses proies, parmi lesquelles les Crenicichla spp.

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Maintenance en aquarium

Déontologie

Afin de préserver la vie sauvage, si vous faîtes l'acquisition de cet animal, il ne doit pas être relâché en milieu naturel. Voir aussi, la charte Fishipedia.

Fishipédia soutient la pratique d'une aquariophilie responsable et respectueuse de l'environnement. Nous encourageons la maintenance si celle-ci est motivée par le désir de comprendre le fonctionnement biologique du vivant et si elle est réalisée dans le respect de la vie animale.

Nous pensons que l'aquariophilie est une ouverture à la découverte des milieux aquatiques, en particulier d'eau douce, et que cette connaissance est nécessaire pour mieux protéger et respecter ces environnements. Logiquement, nous réfutons l'achat compulsif d'animaux qui ne trouveraient pas une place suffisante et / ou adaptée dans l'aquarium hôte.

Recommandations générales

  • Volume min
    3000 litres
  • Population min
    1
  • Température
    25 - 32 °C
  • pH (acidité)
    5.5 - 6.5

Caractéristiques

  • Difficulté d'élevage
    très difficile
  • Robustesse
    robuste
  • Comportement
    peu agressif

Rappels généraux

Il est fortement conseillé de lire la fiche complète dédiée et de se renseigner sur les retours d'expériences de maintenance de l'animal envisagé, ceci afin d'éviter tout conflit potentiel dont la finalité est généralement la mort de l'individu (ou des autres habitants). Il est important de ne pas surcharger son aquarium pour limiter la pollution. La maintenance en sera facilitée.

En eau douce, à l'état sauvage, les animaux sont soumis aux conditions météorologiques et vivent dans des eaux dont les caractéristiques sont souvent variables. Les conseils donnés par notre équipe pour la maintenance en aquarium sont des estimations et ne peuvent être assimilés à des données scientifiques. Les spécimens sauvages sont plus difficiles à élever que ceux issus de l'élevage. Certains traits de caractère peuvent également avoir évolué.

Conseils de maintenance et entretien de l'aquarium

Le démarrage d'un aquarium est une partie primordiale pour l'équilibre et le bien-être des poissons. Lorsque l'on met en eau un aquarium, l'eau passe naturellement par un cycle biologique : le cycle de l'azote. Celui-ci dure environ trois semaines. Tous les 2 jours, nous vous conseillons de tester votre eau jusqu'à ce que le taux de nitrite soit à zéro pendant plusieurs jours d'affilée.

Pour accélérer ce cycle, vous pouvez utiliser un activateur de bactéries comme JBL Denitrol. Cette solution riche en bactéries vivantes et enzymes permet une mise en place rapide du cycle de l'azote. Les poissons peuvent alors être introduits plus rapidement.

Il est important de tester l'eau de son aquarium régulièrement pour maintenir un environnement sain pour les poissons et les autres habitants. Les tests d'eau permettent de mesurer les niveaux de différents paramètres tels que le pH, la dureté totale, ainsi que les taux de nitrates, de nitrites et d'ammoniaque.

Pour réaliser ces tests, vous pouvez utiliser des produits d'analyse spécialisés tels que JBL ProScan qui permet de réaliser un diagnostic de l'eau directement via un smartphone. Il existe également des coffrets de tests plus classiques de bandelettes, comme JBL PROAQUATEST.

En cas d’usage de l’eau du robinet, vous pouvez utiliser un conditionneur d’eau de type Biotopol de JBL pour éliminer les substances nocives comme le chlore, le cuivre, le plomb et le zinc. Les conditionneurs d'eau garantissent une meilleure santé aux poissons et une meilleure croissance des plantes.

Le chlore et la chloramine sont dangereux pour la santé des animaux. Utilisés pour désinfecter l'eau, ces agents sont présents en quantité non négligeable dans l'eau du robinet. Nous conseillons d'utiliser un anti-chlore lors de chaque changement d'eau. Outre le chlore, des traitements et médicaments vendus pour l'aquariophilie contiennent parfois des métaux lourds dangereux à forte dose.

Informations spécifiques pour Cichla orinocensis

Cichla orinocensis est une espèce qui vit naturellement à une température comprise entre 25 °C et 32 °C. Pour une bonne maintenance, la température ne devrait jamais dépasser les 35°C sur de longues périodes. La teneur en nitrates devrait rester inférieure à 50mg/L. Pour garder une eau propre et non polluée, prévoyez un renouvellement mensuel de 20% à 30% du volume d'eau.

Cichla orinocensis est une espèce dont la maintenance est plutôt reservée à des aquariophiles avertis. Elle ne pourra être réalisée avec succès qu'en effectuant un minimum de travail de documentation. Les conditions particulières d'élevage peuvent facilement entraîner la mort de l'espèce ou d'autres animaux.

Cohabitation & Environnement

Ce poisson étant un prédateur, il est recommandé de le maintenir dans un environnement spécifique, sans autre espèce. En effet, tout poisson entrant dans sa bouche constituera une proie potentielle.

Pour éviter que l'eau ne devienne trop polluée, il est recommandé d'effectuer un renouvellement mensuel de 20% à 30% du volume d'eau. Attention, l'eau ajoutée doit être à une température voisine de celle de l'aquarium.

Conseils pour l'alimentation

Le Cichla orinocensis est un carnivore.

Protocole de reproduction

  • Protection de la ponte
    Oui

Tout comme les autres espèces du genre, un nid est creusé dans le sable jusqu'à atteindre une surface dure, où les œufs sont déposés (plus de 2000). Les alevins sont gardés par les parents jusqu'au stade subadulte, aux environs de 15 cm. Voir la fiche Cichla kelberi ou Cichla monoculus.   

Risques d'hybridation

De manière générale, il est conseillé de ne pas mélanger plusieurs espèces d'un même genre ou différentes variétés d'une même espèce pour éviter les risques d'hybridation.

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Benoit Chartrer

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Modèle de fiche et contenu © Fishipedia - Reproduction non autorisée sans demande préalable - ISSN 2270-7247 - Dernière mise à jour le 11/11/2023

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